Ce job me fait putain d'envie. Pour des tas de raisons. Parce qu'il est mieux payé, parce que c'est ailleurs, parce que ça n'est pas là où je travaille actuellement, parce que j'aurais des responsabilités qui seront reconnues, parce que le patron n'est pas celui que j'ai actuellement.
Mais j'ai peur qu'il soit à Pontoise.
Et en même temps, ça me fait peur de quitter mon poste, je culpabilise, j'aurais l'impression d'abandonner mes collègues et mes hébergés.
Mine de rien, ca me met fichtrement mal. J'ai envie de changer de boulot rapidement, mais là, c'est peut être un peu trop rapide pour moi.
Et puis j'ai peur que ce soit la seule opportunité intéressante qui s'offre à moi, même si c'est à Pontoise. Même si c'est très bête.
Je suis pleine d'angoisse, en fait.

Elle a été drôle cette soirée, d'un point de vue introversion.
Je l'attendais, mais au final, moins que d'autre soirée que j'ai pu attendre.
C'est évidemment, toujours un plaisir immense que de voir du monde, de papoter, et de me noyer dans les relations sociales.
Mais ça a pas fait comme à chaque grosse soirée auxquelles j'ai pu assister depuis un an. J'ai pas eu cette impression étrange de me sortir la tête de l'eau brièvement, couper l'apnée et me déverser en flot de paroles pour me rassurer d'exister.
J'étais bien plus sereine au final, à écouter à droite à gauche, à parler un peu aussi.
Ca m'a fait du bien de me dire que j'étais sans doute redevenue normale quant à ma sociabilisation.

Et puis, me coucher contre toi et me réveiller pareil. Chercher ta peau dans mon sommeil et sourire.
Et marcher sous la pluie, et m'en foutre parce qu'être à ton bras.
Rien d'autre n'a d'importance de toutes façons.
(sauf mes hormones qui s'affolent depuis trois heures et ton absence.)

Quelques fois, je suis trop bête. Masochiste peut être même.
Je trouve ça dingue, la faculté que ma tête a de pouvoir occulter les détails qui gêneraient le scénario des petits films d'espoir que je me monte toute seule.
Et du coup, souvent, il me manque l'acteur principal.
Et je franchis la lourde porte en métal le coeur battant, les yeux furetant les alentours.
Pour me rendre compte que non, tu n'es pas là.
C'est stupide.
C'est à ce moment là, en général, que me revient en tête que tu as du boulot pour le lendemain, et qu'au fond, je le savais que tu serais pas là.

Je crois qu'on s'es tellement manqué que je voudrais t'avoir maintenant pour moi toute seule, et je me rends compte que c'est juste pas possible, et c'est forcément frustrant.
Mais bon, demain, je en me ferais pas de faux espoirs. je sais que tu seras pas là.
De toutes façons, j'ai du ménage à faire.

L'imprévu. L'attendu auquel on croyait plus.
Le job sur Paris, en urgence. Demain.
Putain, déjà demain.

Je suis dans la saine angoisse des jours complètement barges et imprévus qui m'attendent.
J'en suis crevée et heureuse d'avance.

YHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!

C'est agréable, au final, d'avoir recomencé les journaux.
Sûrement parce que c'est une tournée agréable, que je l'ai rôdée déjà cet été, et que je sais que j'ai fini dans deux semaines. L'impression de savourer une dernière fois un job pas terrible avant de me jeter à nouveau dans le social.
Et puis, ce serait presque parfait si K. ne s'acharnait pas à vouloir copiner avec moi alors que le son de sa voix m'insupporte. Je sais pas pourquoi elle se sent obligée de me parler.
C'est parce qu'on bosse ensemble qu'on est obligée d'être copines. Non mais.

Dernière brève de boîtes.
Fini les journaux, depuis hier.
Retrouver des nuits normales.
Il est minuit, et pour une fois, il ne me reste pas que 3h à dormir, mais 8.
Je vais retrouver des mains potables, et toutes ces ampoules et la peau qui s'en va par lambeaux
Finis les bleus, les yeux qui brûlent de la poussière de l'asphalte.

Au final, ca va quand même me manquer, de ne plus avoir la ville pour moi toute seul, les étoiles à regarder pendant ma pause, le silence et ensuite la musique fort.


Je devais être deux semaines au chômage, au final, je n'aurais qu'une semaine.
M. m'a demandé de venir remplacer son collègue jusqu'à jeudi à l'Escale (absent pour cause de perforation du foie par un cerf)

Ensuite, un peu Paris, et puis la Grèce.
Moins d'une semaine avant de retrouver R. Putain comme c'est long ces derniers jours à attendre!

Après, si tout va bien, mi temps à l'Escale jusqu'en novembre.
Ca va me laisser le temps de bien bosser mes cours en parallèle, alors c'est chouette.

Au final, je suis juste épuisée. Je me couche fatiguée, je me lève éreintée. Des nuits par petits bouts, sans rêves. Ne pas me plaindre surtout, puisque je l’ai choisi. Rester forte. T’as voulu jouer l’acharnée du travail, assume et ferme ta gueule. Le corps qui tient pas le choc. La tête non plus.
Chut.
C’est bientôt fini tout ça.
Bientôt, plus de cadavres d’animaux éclatés sur la route, dix fois par jour. Plus ces corps décharnés dont il ne reste parfois quelques parcelles ensanglantées et mon envie de vomir, violente.

Je voudrais dormir des jours entiers contre toi, me ressourcer autant que ce serait possible, avec juste ton souffle sur ma nuque et tes mains posées sur mon ventre. Apaisement.
Me réchauffer un peu, après cet été de froid intense, à m’en faire péter les jointures des doigts à trop me crisper. Ne plus grelotter sous des douches brûlantes.

L’expérience aura été chouette, mais il est temps que ça se termine.

Hier.
J'ai à nouveau testé pour vous rouler sans frein.
Mais comme ma nouvelle tournée fait 100km et queje roule à 75/80 km/h, je n'i aps fait la folle, et j'ai été chercher un autre scoot au dépôt : le ludix.

Mon avis sur le ludix :
- Il est lourd
- Il n'est pas maniable
- Il ne roule qu'à 50
- Il est trop haut (mes pieds touchaient à peine par terre, donc dans les rues en pentes, ça a été une galère monstre.)
- Mais il est très agréable de jouer avec son clignotant.

Bref. J'suis arrivée au dépôt à 9H30 passées.
Ca veut tout dire.


Aujourd'hui
J'ai fait quelque chose de mal.
J'en avais marre du silence. Trop de silence, ça fait penser.
Alors du coup
J'ai fait quelque chose de réprehensible par la loi.
(Et par mon patron, ce qui est plus grave que la loi)

J'ai pris mon mp3.

Malgré qu'on me dise "Tu vas être moins concentrée, c'est risqué, tu vas tomber."

Mais

...

Le bonheur
Ma tournée est passée trois fois plus vite.
J'ai même vu une biche et son faon.
Le bonheur.
Rien ne pouvait m'arriver.

Et puis je suis tombée.
Putain de fatalité.

Encore une journée mouvementée au boulot.
J'avais du mal ce matin ce matin en me levant. Vraiment. Va falloir que je pense à me coucher plus tôt, à dormir, parce que le rythme commence à être ingérable.
J'ai beau dire le contraire autour de moi, je ne m'y fais à ces horaires. Me lever à l'heure où j'ai l'habitde de me coucher, c'est hard.
Et puis, j'ai glissé sur un un crapaud. Le mollet droit eraflé et un joli bleu. Et le crapaud n'est pas mort.
Deuxième chute, un peu plusn inexpliquée. Je cherche plus à comprendre. Je dois tomber régulièrement, c'est une fatalité.

Et puis, les camions qui ne freinent pas en arrivant sur un rond point, les voitures qui  ne regardent pas devant elles et quidévient sur la gauche.
J'aurais pu mourir des dizaines de fois ce matin, sans exagérer.

Me suis demandée si personne n'avait fait une poupée vaudou à mon effigie. Genre, tu vas pas mourir aujourd'hui, mais tu vas en chier.

Tss.

Et après, mon horoscope du jour qui me dit que je dois arrêter de croire en des forces surnaturelles.

Le frein arrière, sur mon scooter, c'est le plus important.
C'est celui avec lequel je peux piler, c'est celui où je suis pas obligée de lâcher l'accélérateur pour freiner.

Et surtout
C'est celui que je sers dans les rues en côte, quand il faut que je pose le journal sans tomber.

Alors imaginez, début de tournée, en pleine campagne.
Nuit sans lune. Aucue autre lumière que celle de mon phare qui éclaire mal.
Les lapins qui gambadent gaiement sur la route.
Je freine dans un virage. La poignée du frein me reste littéralement dans la main.

Là
C'est le drame.
J'hésite à réveiller mon père.
J'hésite à appeler mon patron en pleurant.
Mais je suis forte! \o/ (Vive moi)


J'ai donc vaillement continué ma tournée, seule avec moi même, la poignée du frein dans la poche.
Un peu de lumière m'a permis de voir qu'il manquait  une vis.
De toutes façons, ça ne change rien.

Je roule moins vite, forcément, je freine avec les pieds, parfois.
Je termine ma tournée, vaillante, plus forte que tout.

Non parce que quand même.
Elle mérite un article juste pour elle.

Tous les matins, j'enfile ma salopette imperméable jaune fluo. Evidemment, elle est trop grande pour moi. Je nage dedans. Ceci, si c'était l'hiver, c eserait pratique, je pourrais mettre l'un sur l'autre chacun de mes pulls en dessous, et j'aurais pas froid. Mais bon, c'est l'été.
Je peux glisser dans la poche ventrale mon téléphone (pour que je puisse appeler mon patron si je me perdrais), mon tabac, un briquet et un stylo (pour personnaliser le journal que je livre au travail de ma mère). Vu la place qu'il y a, je pourrais probablement y glisser aussi un vibromasseur.

Par dessus, j'ai une immense veste de pluie, rouge, avec des bandes fluorescentes, et tout. Estampillée Presse portage, évidemment. Elle m'arrive en dessous des genoux, ce qui n'est pas toujours pratique.
Mais elle a plein de poches aussi. Pour le trousseau de clés du boulot (j'ai un passe qui ouvre la moitié des immeubles de la ville) et mes clés de maison aussi.

So sex, me direz vous.
Eh bien oui!

En fait, on appelle ça "tenue de pluie"
Mais en fait, je crois que c'est la seule protection qu'on trouvé mes patrons pour protéger leurs empoyées d'éventuelles agressions sexuelles.
Ils ont pas tort, quand on voit ce qui traine la nuit dans les rues (des lapins, des chats, des types bourrés et des éboueurs, majoritairement), faut se protéger.

Mon patron m'a appelée Troussepinette ce matin.
Deux fois.
J'ai pas encore décidé si je trouvais ça affectueux ou pas.


J'ai eu une idée de génie : faire du terrorisme littéraire.
La but étant d'imprimer à 400 exemplaires un de mes textes, et de le distribuer dans les boîtes à lettre en même temps que le journal.
Me suis rendue compteque ce serait trop grillé que c'est moi. J'ai laissé tomber. Imprimer 400 feuilles pour me faire engueuler par mon patron, ça vaut pas le coup.