Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)


Salut!
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?


Par là aussi, c'est bien

Les Blogs BD

Classification sommaire

Ailleurs sur Joueb
Taggle.

Insignifiant petit arriviste,

Je prends la liberté de t’écrire aujourd’hui, juste pour balancer ce que j’ai sur le cœur, vomir mes écoeurements et les spasmes de rage que je refoule tant bien que mal chaque fois que tu ouvres la bouche.

Tu as commis l’immense erreur de me croire plus bête que je ne le suis, et de venir te heurter de plein fouet dès le premier soir à mes susceptibilités. Terrain conquis dans ta tête, les vieilles pierres et les employés. Dans ta tête seulement. Les marches défoncées et les poutres vermoulues appartiennent à jamais à ceux qui ont fait l’âme chaleureuse de ce restaurant, ambiance feutrée et familiale. On entend encore parfois résonner les rires des enfants, les joues de madame qui rosissent sous les compliments du patron, nos tables de jeunes qui ont toujours su rester drôles et distingués. J’idéalise, peut-être, mais ce sont ces souvenirs là que j’ai envie de garder de mon expérience dans la restauration. Ma complicité avec A., nos éclats de voix et de rire avec M., et les connivences avec G. Pas les jeunes imbéciles qui viennent saouls, tard dans la soirée et manquent de respect au personnel.

Ton humour pitoyable, ton manque d’élégance. Je ne dresserais pas de liste exhaustive de ce qui me dérange chez toi, aucune utilité. Tu me prends sûrement pour une pétasse élitiste, avec mes sarcasmes et mes regards hautains. Tu as raison. Je suis exigeante, je n’accepte plus dans mes relations que des gens possédant une certaine classe et un art de vivre.

Tes remarques déplacées, ton manque de respect, c’est peut être bien ce qui me met le plus hors de moi. Je ne doute pas un seul instant que c’est par manque de confiance en toi, et que tu ne sais pas toujours comment réagir face aux filles, mais ça n’excuse pas tout. Je ne suis pas ton objet, je ne suis pas à ta disposition, et je te suis bien plus indispensable que tu ne le penses.

Le vent entre les deux oreilles. La mauvaise foi. Parce que c’est moi le patron, l’argument des faibles, quand ils ont encore tout à prouver et qu’ils foncent droit dans le mur. Imparable, c’est sûr, et je ne peux rien ajouter derrière ça.

Parce que tu ne peux pas dire que c’est grâce à toi que tu es arrivé là. Le self made man, très peu pour toi, le piston et le fric des autres, c’est plus simple. Tu aurais tort de t’en priver.
Mais ne traite pas comme une moins que rien, nous n’avons pas les mêmes valeurs. Toi, tu vas t’enterrer dans la ville qui t’a vu naître, fréquenter les mêmes gens lambdas toute ta vie, et tu crèveras en regrettant de n’avoir pas vécu, ou pis encore, en étant fier d’avoir avalé tout le pastis du monde.

Moi, j’ai le monde qui m’attend, encore mille rencontres stupéfiantes, un cœur qui bat, et sans aucun doute de grandes choses à accomplir.

Je respecte tes petites ambitions, mais ne les projette pas sur moi. Ne me demande pas de faire la même chose que toi. Cette vie ne me suffit pas.

Quoi qu’il en soit, l’âme de la Dolce Vita s’en est allée en même temps que la peinture sur l’enseigne. Et les gens qui ont fait les grands jours de ce lieu convivial s’en iront bientôt aussi, laissent les vieilles pierres à leur nostalgie.

Et toi, tu seras heureux, parce ton établissement te ressemblera.

Bonne chance pour la suite, c’est tout ce que je peux te souhaiter.


Ecrit par myna, à 16:10 dans la rubrique "Egotidien".