J’en veux encore. Comme chaque fois. Toujours plus violent, le manque, d’une fois sur l’autre. Une manière du destin de me foutre la pression, certainement. A me tendre le miel, me laisser lui sucer le bout des doigts. Puis la claque brûlante sur la joue. Pas maintenant. On verra si tu le mérites.

J’ai des images et des frissons en stock, des trésors pour moi toute seule, de ses paupières closes et du contact de ses doigts. Prête à affronter le monde, temporairement, remplie et sereine, avec suffisamment de manque de lui au ventre pour me filer la rage dont j’aurai besoin pour faire mes preuves.

Ca va passer vite, ça doit passer vite. Pour ne pas devenir folle sur la route.

Déjà, un peu rassurée. De me dire que je n’ai pas fait de plan sur la comète, que tout ça, c’est pas du vent. Qu’y a bien un truc chez lui qui me rend folle, borderline entre l’ivresse et la putain de réalité bien prégnante, pas écoeurante pour une fois. Pas le genre de choc qui donne envie de tout effacer quand on se rend compte qu’on ne rêve pas, pas envie de fermer les yeux et d’imaginer quelque chose de mieux. Non.

Le carambolage dans la cage thoracique. Prends toi ça dans la gueule. Tu voulais du bonheur, te voilà servie. Avec des suppléments. J’suis sur le carreau d’avoir espéré beaucoup, d’avoir eu énormément. J’y croyais plus, à ce genre de truc, beau et puissant.

Alors j’en veux encore, forcément. Je veux la vie près de lui en cadeau de Noël, et le bruit de la ville en mélodie quotidienne.