L’envie de pleurer qui ne sort pas, comme souvent. La poitrine nouée. Le manque qui ne s’est pas encore tout à fait installé, parce que l’absence ne parait pas encore réelle. Les traces de toi, encore, sur la peau, sur les draps, contre moi. Le vide quand même, profond, soudain, dans le ventre, là où je te voudrais encore, la tête qui perd pied. J’ai beau sucer mes lèvres, je n’y retrouve pas les tiennes. Encore toute bousculée de l’intérieur. J’ai toujours peur, chaque fois, d’avoir idéalisé, mes plans sur la comète dessinés les soirs où il faut combler par des rêves le manque trop violent. Mais jamais. Jamais déçue, et chaque moment de ta présence est une preuve de plus que les affolements de mon cœur ne sont pas illusoires.

Putain ce que c’est bon de te retrouver. Et comme ça fait mal de te voir partir. Ca m’arrache la sérénité, ça me ternit salement le bonheur.

J’ai finalement réussi à ne pas trop me laisser parasiter de cette histoire avec M. Evidemment, ça m’a mise mal. Evidemment ça n’a pas été simple d’accepter que je n’en étais pas responsable, que parfois, la vie c’est comme ça. Alors au final, c’est de ton absence que j’ai mal ce soir. Et de rien d’autre.

J’ai presque peur d’aller me coucher ce soir. Mon lit toujours trop grand. Pas envie de retrouver les cauchemars qui se sont systématisés la semaine dernière, et que ta présence a fait fuir. Je voudrais que tu sois là. Y a que là que je me sens vraiment bien. Juste sentir ta chaleur, me laisser m’enivrer et inspirer, fort, pour ne rien laisser s’échapper de toi.