X-Mas
Je l'ai putain de mal vécu, ce Noel, finalement.
Elle était là, avec son gros ventre, à le revendiquer, à chercher mon contact et mon approbation.
J'étais revulsée, juste l'envie de vomir, de hurler, de courir.
Je pouvais pas, la toucher. C'était plus fort que moi.
J'ai planqué ma main dans mon pull quand elle a voulu la prendre, juste pour pas qu'y ait le contact.
Elle
surjouait la joie, elle a volé ma magie. Elle en faisait trop, pour
recoller les morceaux de la famille, et ça puait le faux. Y a que moi
qui ai senti apparemment. Ou alors je suis la seule à pas avoir fait
semblant.
Je sais pas trop.
J'étais en haleine, tout le
temps, jusqu'à ce qu'ils partent, ce matin. Ca m'étouffait, à
l'intérieur, des chappes de plomb qui tanguaient contre mon estomac.
Je m'enterrerai six pieds sous terre de penser ça, encore, de pas me réjouir.
Mais c'est plus fort que moi.
Mais
je la dégueule clairement, de jouer avec vies qui sont même pas les
siennes, et de cracher sur les seules mains pertinentes qui se tendent.
Je la dégueule d'avoir voulu être moi un jour et d'avoir poussé le
vice jusqu'à raconter des bouts de ma vie que je gardais enfouis tout
au fond, d'avoir dit que c'était la sienne, et d'avoir sali ce que
j'avais de beau.
Je la dégueule de croire que que c'est si facile, et au final, qu'ils marchent avec elle, de croire que c'est ça être adulte.
C'est Noël et je vomis toute la magie qu'elle m'a volé.