La nausée, encore. Ca faisait longtemps. Après ces deux semaines de quiétudes, bien loin de ces dernières semaines pleines de mal être.
Je l'avais pas vu venir. Je pensais pas qu'elle me coincerait comme ça, mais fallait bien que ça arrive, depuis le temps qu'elle disait que je réagissais comme une enfant. Que je comprenais pas.
Faudra qu'un jour, je prenne du temps et du courage pour lui dire comme c'est putain de violent, à l'intérieur de moi, comme j'ai le ventre qui se tord quand une pensée d'elle m'effleure.
Oui, évidemment, il y a sans doute autre chose, oui, j'ai sûrement reporté sur elle d'autres colères. Mais ça n'empêche que je ne suis pas prête à la voir. Que je ne veux pas. Que j'ai les larmes aux yeux et l'estomac aux lèvres  de cette idée. Je veux pas.
Alors j'hésite à appeler mon oncle pour lui dire que je viendrais pas le week end prochain.
Mais L. m'attend, et L, c'est important. J'aime la voir. Et nous retrouver nous fait du bien. Alors je vais prendre sur moi, ravaler mes nausées en même temps que ma fierté, et je vais rejouer la comédie que je m'étais promis d'abandonner définitivement en arrivant à Paris. Je voulais plus faire semblant, mais on va faire entorse. En espérant que ca fasse pas trop mal.